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Rencontre avec Jacques Froidevaux, Les Brebis du Lochois

Published at 25/07/2017


Rencontre avec Jacques Froidevaux, Les Brebis du Lochois

Jacques Froidevaux fait partie des rares producteurs que l’on peut apercevoir chaque semaine dans nos boutiques. Le mercredi matin, il quitte la région de Loches vers 2h30 pour commencer sa tournée parisienne vers 5h. Toute la journée, il sillonne les rues (qu’il connaît mieux que nous) et délivre ses fromages au long d’un parcours bien rôdé en fonction des adresses et des horaires d’ouverture. Sa journée se termine dans notre fromagerie de l’Espérance, vers 19h45, et si le trafic est clément il est de retour chez lui avant 23h.

Une journée éreintante mais aussi différente, vivante, relationnelle… Si ses fromages ont toujours du succès, plus de 30 ans après en avoir démarré la production, c’est sûrement parce que Jacques Froidevaux a toujours tendu l’oreille aux commentaires, critiques ou compliments (ces derniers en plus grand nombre, même s’il est trop humble pour en parler). Son fromage, au lait cru, fermier, est d’une grande régularité et ne souffre quasiment jamais de défaut.

L’histoire dans l’Histoire : 1985, Affaire du Rainbow Warrior (oui, il y a un rapport, vous allez voir). Les services secrets français détruisent le navire amiral de Greenpeace en Nouvelle-Zélande. Les relations politiques et économiques entre nos deux pays se tendent, et il semblerait qu’il ait fallu se racheter… en achetant du mouton néo-zélandais. En France, le cours de la viande de mouton et d’agneau s’écroule, et Jacques, sa sœur Geneviève et son beau-frère Dominique, propriétaires de 140 bêtes, décident de transformer le lait de leurs brebis rouges de l’ouest et d’en faire un petit fromage lactique. Cette race de brebis n’est pas connue pour donner de grandes quantités de lait, mais la qualité est toujours là, grâce à un bon traitement, une nourriture saine et un rythme naturel respecté (les brebis ne donnent du lait que 6 mois dans l’année).

La fabrication a lieu deux fois par jour, après la traite manuelle qui dure près de 3 heures – il y a maintenant jusqu’à 300 brebis à traire ! Les fromages sont réalisés dans le local quelques mètres plus bas, et celui que vous consommez, c’est la Galoche au thym (pour sa forme qui fait penser à ces chaussures anciennes et son goût d’aromates infusés dans le lait).

L’exploitation est familiale, elle l’a toujours été, et alors même que Jacques, sa sœur et son beau-frère partent bientôt à la retraite, elle le restera. C’est sa nièce et une de leurs cousines qui vont reprendre la ferme et la production des fromages. Il sera intéressant, dans quelques mois ou années, d’aller rendre visite à la nouvelle génération qui a décidé de continuer cette activité agricole et artisanale, du haut de sa petite trentaine. En attendant, on sait qu’on aura le plaisir de voir revenir les fromages des brebis du lochois chaque année, au début du printemps. Ce sont un peu nos hirondelles à nous.